Un matériau innovant et engagé au service d’une construction plus durable
Dans un contexte où la transition environnementale n’est plus une option mais une obligation réglementaire et sociétale, le choix des matériaux joue un rôle déterminant dans la stratégie bas carbone du secteur de la construction. L’acier, matériau incontournable pour les structures, les bardages, les accessoires pliés ou encore les façades, est aujourd’hui réinventé à travers une version plus vertueuse : l’acier vert. Soutenu par les grandes filières industrielles comme ArcelorMittal, ce nouveau type d’acier ouvre des perspectives concrètes pour réduire l’empreinte carbone des bâtiments sans compromis sur les performances techniques. Encore récent dans les pratiques, l’acier vert suscite de nombreuses interrogations : de quoi s’agit-il exactement, quelles sont ses certifications, ses bénéfices environnementaux, et quels coûts implique-t-il ?
Qu’est-ce que l’acier vert et comment est-il produit ?
L’acier vert, également appelé acier bas carbone ou acier décarboné, désigne un acier dont le processus de fabrication a permis de réduire significativement les émissions de gaz à effet de serre, en particulier le CO₂, par rapport à l’acier conventionnel. La production traditionnelle de l’acier repose en grande partie sur l’usage du haut fourneau alimenté en charbon, responsable d’importantes émissions de CO₂. À l’inverse, l’acier vert privilégie des technologies de production alternatives moins émettrices, comme l’utilisation de fours électriques alimentés par de l’électricité décarbonée, le recours à la ferraille recyclée, ou encore l’usage d’hydrogène à la place du coke pour la réduction du minerai.
ArcelorMittal, l’un des leaders mondiaux de la sidérurgie, s’est positionné comme acteur de référence dans ce domaine en développant plusieurs filières de production d’acier bas carbone sous le label « XCarb ». Ce programme vise à produire un acier dont l’empreinte carbone peut être réduite jusqu’à 70 % par rapport à l’acier classique, en combinant l’utilisation de ferraille recyclée, d’électricité verte certifiée, et d’innovation technologique. L’objectif à l’échelle européenne est de basculer progressivement vers une sidérurgie décarbonée à horizon 2030-2050, conformément aux engagements pris dans le cadre du Pacte Vert européen.
L’acier vert n’est pas un nouveau matériau en soi : il conserve les propriétés mécaniques, la résistance à la corrosion, la durabilité et la malléabilité de l’acier classique. Ce qui change, c’est le mode de production, beaucoup plus respectueux de l’environnement.
Quelles certifications et garanties encadrent l’utilisation de l’acier vert ?
Pour s’imposer comme une véritable alternative responsable, l’acier vert doit répondre à un cadre normatif rigoureux et à des critères de traçabilité précis. À ce jour, plusieurs certifications ont vu le jour pour encadrer son usage. La première est le certificat de réduction d’émissions de CO₂, fourni par les producteurs d’acier tels qu’ArcelorMittal. Il atteste de la réduction effective des émissions de gaz à effet de serre sur l’ensemble du cycle de production.
À cela s’ajoute la certification ISO 14067, qui encadre l’analyse du cycle de vie d’un produit en termes d’émissions carbone. Elle permet aux donneurs d’ordres, maîtres d’ouvrage ou architectes de connaître précisément l’impact environnemental du matériau utilisé. De nombreuses certifications environnementales de bâtiment, comme HQE, BREEAM ou encore LEED, prennent en compte ces informations pour valider les performances globales du projet.
Enfin, l’acier vert peut être intégré dans les analyses de cycle de vie (ACV) du bâtiment, désormais obligatoires pour tout dépôt de permis de construire dans le cadre de la RE2020. Cette réglementation impose en effet une approche globale de la performance environnementale sur l’ensemble du cycle de vie de l’ouvrage, incluant la phase construction, exploitation et fin de vie. L’usage d’un acier plus sobre en carbone constitue donc un levier concret pour améliorer le bilan carbone d’un projet.
Quels sont les bénéfices et les limites économiques de l’acier vert dans un projet de construction ?
L’intégration de l’acier vert dans un projet de bâtiment offre des bénéfices significatifs, tant sur le plan environnemental que stratégique. Le premier avantage est bien sûr la réduction de l’empreinte carbone. En remplaçant l’acier conventionnel par un acier bas carbone, le maître d’ouvrage contribue activement aux objectifs climatiques fixés par la RE2020 et s’inscrit dans une démarche de construction durable. Cela permet également d’anticiper des évolutions réglementaires futures, qui pourraient imposer des seuils d’émissions encore plus stricts ou des obligations de réemploi et de matériaux recyclés.
Le second bénéfice est d’ordre économique à moyen et long terme. Si le coût de l’acier vert est aujourd’hui supérieur à celui de l’acier classique – en raison des technologies de production encore en cours d’industrialisation – cette différence tend à se réduire progressivement. Par ailleurs, dans le cadre de marchés publics ou de projets labellisés bas carbone, l’usage de l’acier vert peut constituer un argument différenciateur fort dans les appels d’offres.
Enfin, le recours à l’acier vert peut aussi renforcer l’image de marque de l’entreprise ou du promoteur, en valorisant un engagement réel en faveur de l’environnement, au-delà des discours. Dans une logique de responsabilité sociétale des entreprises (RSE), cette dimension est de plus en plus attendue par les donneurs d’ordres, les clients finaux et les investisseurs.
Néanmoins, quelques limites doivent être prises en compte. L’offre reste encore en développement, ce qui peut limiter les disponibilités pour certains projets de grande envergure. Les coûts restent plus élevés, même si des dispositifs incitatifs ou des subventions sont parfois mobilisables. Il est donc essentiel d’anticiper ce choix dès la phase de conception, en lien avec les fournisseurs capables de garantir la traçabilité et la qualité du produit, comme le propose COMAT à travers son accompagnement technique et sa maîtrise de la chaîne d’approvisionnement.
